La Parole de Dieu du Concile au Synode
Oui, le concile et la saison ecclésiale qui en est issue ont marqué le retour, après un trop long exil, de la Parole de Dieu dans le quotidien de l'Église; on a alors redécouvert que la Bible est le livre d'un peuple et destiné à un peuple: c'est un héritage, un « testament » livré aux lecteurs-destinataires qui succèdent aux auteurs en actualisant dans leur propre histoire et dans leur vie l'histoire du salut dont témoigne le texte écrit. On a repris conscience que, grâce à l'action vivifiante de l'Esprit, la Parole de Dieu peut résonner dans l'assemblée réunie et devenir fondement de l'action liturgique. De cette manière, dans la liturgie, et en particulier dans la liturgie eucharistique, se produit la résurrection de l'Écriture en Parole: lire l'Écriture dans le contexte liturgique signifie dès lors être introduit dans la dynamique pascale.
En même temps, l'accès plus fréquent à l'Écriture et la progressive familiarité avec elle, acquise durant ces décennies, ont mis en évidence aussi la nature « plurielle » de la Bible: une bibliothèque de livres différents, composés à des époques et dans des lieux divers, écrits en trois langues distinctes et caractérisés par des genres littéraires variés, un ensemble de textes qui apparaît au premier abord distant du monde culturel du lecteur actuel et qui laisse transparaître une altérité stimulante. En effet, comme dans une relation entre personnes, il s'agit d'abord de connaître l'autre, de l'écouter, de savoir son passé, de discerner sa volonté et son désir pour pouvoir entrer avec lui dans un dialogue constructif et le rencontrer en vérité, en évitant de le phagocyter ou de se laisser absorber par lui; de même, face au texte biblique, il est une série de pas qui rendent possible une rencontre féconde et préservent de la manipulation de la Parole.