16 Octobre
BAUDOUIN DE FORD (env.1120-1190) moine et pasteur
En 1190, à Tyr, au Liban, meurt Baudouin de Ford, moine cistercien et archevêque de Canterbury.
Né vers 1120 dans le Devonshire, en Angleterre, il fit ses études, croit-on, à Exeter, puis commença une brillante carrière ecclésiastique au service du pape Eugène III, cistercien lui aussi.
De retour en Angleterre, en 1169, Baudouin quitta tout pour devenir moine dans l ‘abbaye cistercienne de Ford, dont il fut très vite élu abbé. Malgré le petit nombre d’années qu’il passa au monastère, il eut l’intuition que la vie monastique doit être comprise essentiellement comme recherche de la communion. Dans ses traités sur la vie cénobitique, l’abbé de Ford fut le premier à soutenir que toute communion, et celle de la vie cénobitique en particulier, est issue de la communion qui règne entre les trois personnes de la Trinité.
Elu évêque de Worcester en 1181, Baudouin devint, peu après, archevêque de Canterbury et, en sa qualité de primat d’Angleterre, il fut contraint bien malgré lui d’entrer dans le tourbillon de la grande politique. Sous le règne de Henry II, qui s’était rendu responsable de la mort de Thomas Becket, Baudouin défendit, par sa prédication et ses écrits, la mémoire de son prédécesseur à Canterbury. C’est au cours de la troisième Croisade, à laquelle il dut prendre part sur l’ordre du nouveau roi, Richard Cœur de Lion, qu’il trouva la mort.
Lecture
Celui qui aime ne se contente pas d’aimer la communion s’il ne s’agit pas d’une communion de l’amour : s’il désire que tous ses biens soient communs à tous, combien plus veut-il que le soit l’amour même. L’amour ne saurait être bénévole ; il déteste d’être solitaire. Dans sa débordante prodigalité il cherche à susciter de l’amour de la communion une communion de l’amour. Comment l’amour pourrait-il être bienveillance s’il cherchait à garder pour soi ses propres biens au lieu de vouloir en faire un objet de communion ? Où serait la consolation de celui qui aime s’il n’était pas aimé, lui seul et qu’il soit seul à aimer ?
En somme, il existe trois sortes de communion : la communion de nature, celle de la grâce et celle de la gloire. La communion de grâce commence à restaurer la communion de nature en excluant ce qui en elle est communion de faute ; la communion de gloire restaurera jusqu’au plus intime la communion de nature en l’expurgeant totalement de la communion de colère, quand Dieu essuiera toutes larmes des yeux des saints. Alors tous les saints auront comme un seul cœur et une seule âme ; tout leur sera commun quand Dieu sera tout en tous (Baudouin de Ford, Traité sur la vie cénobitique 2,8 et 12).
Les Églises font mémoire…
Anglicans : Nicholas Ridley, évêque de Londres, et Hugues Latimer (+1555), évêque de Worcester, martyrs de la Réforme
Catholiques d’occident : Contardo Ferrini (+1902 ; calendrier ambrosien) ; Edwige (+1243), religieuse ; Marguerite-Marie Alacoque (+1690), vierge (calendrier romain)
Coptes et Ethiopiens (6 babah/aqempt) : Anne la prophétesse (Église copte)
Luthériens : Gall (+645), moine et évangélisateur près du lac de Constance ; Lukas Cranach (+1553), peintre à Wittenberg
Maronites : Longin le Centurion, martyr
Orthodoxes et gréco-catholiques : Longin le Centurion, martyr
Vieux Catholiques : Gall, abbé et évangélisateur