23 Janvier
MENNO SIMONS (1496-1561) témoin
En 1535, dans la ville allemande de Münster, non loin de la frontière des Pays-Bas, la tragique tentative d’instaurer la Nouvelle Jérusalem par la force se terminait dans un bain de sang. L’aventure avait été projetée par les franges irraisonnées de l’anabaptisme hollandais et eut pour conséquence une cruelle persécution de quiconque se déclarait anabaptiste.
L’anabaptisme survécut pourtant, grâce à l’action intelligente de Menno Simons, qui ramena à ses racines évangéliques un mouvement qui avait marqué un très grand nombre de gens simples, désireux uniquement de faire la volonté de Dieu.
Simons était né à Witmarsum, dans la Frise, en 1496, dans une famille de paysans. Devenu prêtre catholique, il fut progressivement frappé par la bonne foi sincère qu’il rencontrait chez beaucoup de ses fidèles, attirés par les divers courants de la Réforme.
Simons sortit de la profonde crise de vocation et de l’existentence dans laquelle il était tombé bien convaincu que son devoir était de se faire serviteur de la parole de Dieu, renonçant à tout ce qui, dans l’Église, ne trouvait pas en elle son fondement. Il quitta l’Église de Rome, dans la conviction que suivre le Christ ne pouvait signifier que d’accepter sa propre croix. Pendant vingt ans il affronta ainsi la mort, prêchant la parole de Dieu et le rétablissement d’un mouvement anabaptiste libéré des délires prophétiques et eschatologiques et ramené au primat de l’Évangile. Mais, surtout, Simons s’efforça d’opérer dans sa propre vie une profonde conversion, pour qu’elle soit en conformité avec le message évangélique qu’il annonçait chaque jour.
Menno Simons mourut le 31 janvier 1561 : il a contribué par ses écrits à édifier une Église pourvue de ministres ordonnés et fondée sur l’Écriture qui lui donnait sa mesure. La date d’aujourd’hui est celle où plusieurs Églises protestantes font mémoire de lui.
Lecture
Quand se répandirent les nouvelles des persécutions qui suivirent la tragédie de Münster, le sang de ces hommes, même s’ils s’étaient fourvoyés, retomba sur ma conscience et j’en eus des remords intolérables. Je revis en esprit ma vie impure, charnelle, je repensai à la doctrine hypocrite et à l’idolâtrie que je professais jour après jour sous un semblant de piété, mais sans éprouver la moindre joie. Je vis que ces créatures saisies de zèle, même si elles étaient dans l’erreur, faisaient volontiers don de leur vie et de leurs biens pour leur doctrine et pour leur foi. Dans ma réflexion, j’étais tourmenté par ma conscience à tel point que je n’ai plus pu opposer de résistance. Je me disais : misérable que je suis, que suis-je en train de faire ? Si je continue à vivre ainsi et ne conforme pas ma vie à la parole de Dieu ; si, avec mes faibles moyens, je ne condamne pas ouvertement l ‘hypocrisie, la fraude du baptême, la Cène du Seigneur dénaturée par le culte qu’enseignent les doctes ; si, par peur pour mon corps, je ne proclame pas ce que je considère comme étant le fondement de la vérité et ne ramasse pas toutes mes forces pour conduire le troupeau dispersé vers les pâturages du Christ, - et le troupeau ferait volontiers son devoir s’il le connaissait - oh ! combien leur sang versé dans la transgression criera contre moi au jour du jugement !
Menno Simons, d’apès la Réponse à Gellius Faber
Les Églises font mémoire...
Catholiques d’Occident : Babylas , évêque, et les trois petits enfants (+250), martyrs (calendrier ambrosien) ; Ildefonse (+667), évêque de Tolède (calendrier mozarabe)
Coptes et Ethiopiens (14 tubah/terr) : Archilide le Romain, moine (Église copte)
Luthériens : Menno Simons, témoin de la foi, dans la Frise
Maronites : Clément d’Ancyre (III-IVe s.) ; Agathange (III-IVe s.), martyr ; Serge (+701), pape
Orthodoxes et Greco-catholiques : Clément, évêque d’Ancyre, hiéromartyr ; Agathange, martyr ; Théophane le Reclus (+ 1894), évêque de Tambov (Église russe)