19 Mai

DUNSTAN DE CANTERBURY (env.910-988) moine et pasteur

En 988 meurt à Canterbury le moine Dunstan, archevêque primat de l’Église d’Angleterre. Dunstan était né aux environs de Glastonbury, probablement en 910. De ses biographies il ne ressort pas de façon claire si sa famille fut noble, ou s’il n’a été introduit qu’après sa naissance dans l’importante maison de l’évêque de Winchester. Quoi qu’il en soit, c’est ce dernier qui l’a orienté vers la vie monastique, en le poussant à entrer dans l’abbaye bénédictine de Glastonbury.
Très cultivé et amoureux de la beauté, Dunstan se voua comme moine à diverses activités artistiques, comme la décoration de manuscrits, la composition de musique sacrée et le travail de métaux précieux.
En 943, le nouveau roi du Wessex le nomma abbé de Glastonbury et profita de sa vaste culture pour engager la renaissance du monachisme dans tout le pays. Comme abbé, Dunstan promut l’étude et l’amour pour l’art dans divers monastères, organisant une réforme qui atteindra son apogée quand il sera élu archevêque de Canterbury sous le roi Edouard. Même si, dès 970, Dunstan perd l’appui du roi, son engagement de prédicateur, de maître et d’animateur du monachisme ne sera pas diminué pour autant. Les hagiographes font mémoire de lui pour son discernement et l’énergie avec laquelle il dirigea jusqu’au bout le diocèse dont il était le pasteur.

Lecture

Dunstan étudia avec zèle les livres des anciens pèlerins irlandais arrivés à Glastonbury, méditant sur les chemins de la vraie foi ; toujours il examina avec attention les livres d’autres savants que lui, grâce à la vue pénétrante de son cœur, avait perçu comme étant garantis par les enseignements des saints pères.
Il veillait sur sa propre conduite en ayant recours, chaque fois qu’il le pouvait, à l’examen des Saintes Écrituress : c’était comme si Dieu lui parlait à travers elles. Et véritablement, chaque fois qu’il pouvait être soustrait aux sollicitudes terrestres pour trouver sa joie dans la prière, il lui semblait que c’était lui qui parlait à Dieu
(Vie de Dunstan 11).

Prière

Dieu tout-puissant, tu as fait de Dunstan un authentique pasteur de ton troupeau, un restaurateur de la vie monastique et un fidèle conseiller de qui avait autorité ; accorde à tous les pasteurs les mêmes dons de ton Esprit, pour qu’ils puissent être de vrais serviteurs du Christ et de tout son peuple. Par Jésus Christ notre Seigneur.

Lectures bibliques
Ex 31, 1-5 ; 2Co 5, 1-10 ; Mt 24, 42-46


 PIERRE DU MORRONE (Célestin V ; +1296) moine et pasteur

En 1296 meurt dans la tour du château de Fumone, près de Ferentino, où il avait été isolé par Boniface VIII, Pierre du Morrone, ermite et pape de l’Église de Rome.
D’origine humble – il était le onzième enfant d’une famille de paysans – Pierre était parti tout jeune encore de son Isernie natale au monastère bénédictin de Sainte Marie de Faifoli.
Désirant une majeure solitude, Pierre commença très tôt à mener une vie érémitique et à se vouer totalement à la prière. Il acquit une telle notoriété qu’il dut s’enfoncer jusqu’au pied de la Maiella pour pouvoir se soustraire à la curiosité des pèlerins, attirés par sa quête de Dieu et son radicalisme évangélique.
Mais son nom s’était dès lors répandu à tel point qu’en juillet 1294, à sa grande surprise, il fut élu pape de Rome après un conclave qui avait duré plus de deux ans, et que Pierre lui-même avait stigmatisé pour son incapacité d’en finir.
Ayant pris le nom de Célestin V, Pierre se présenta comme un pasteur extrêmement humain et compatissant ; et son bref pontificat sembla mettre en route une profonde réforme de l’Église. Pourtant, convaincu de son inaptitude pour la charge qu’il avait reçue, Célestin renonça au pontificat avec l’espoir de retrouver la paix de son ermitage. Peu après, cependant, il fut mis aux arrêts par son successeur Boniface qui, bien vite, avait révoqué presque toutes les dispositions prises par Célestin.
Pierre mourut seul, et brève fut aussi la vie de la congrégation d’ermites qu’il avait fondée. Mais son témoignage de liberté évangélique, dont Pétrarque déjà fait l’éloge dans sa poésie, a laissé des marques profondes dans l’histoire de la spiritualité.

Lecture

La puissance ne m’attire pas, je la trouve même essentiellement mauvaise. Le commandement chrétien qui résume tous les autres c’est l’amour. Durant ces derniers mois, tandis que je m’étais caché pour échapper aux recherches de votre police, je suis devenu plus conscient que je ne le fus dans le passé, que la racine de tous les maux, pour l’Église, est dans la tentation du pouvoir.
Qu’est devenu le christianisme en s’adaptant au monde ? A quel point l’a-t-il transformé ou en a-t-il été corrompu ? Nous avons oublié que le christianisme a eu son commencement par la Croix…
Mais pourquoi continuons-nous à nous appeler chrétiens ? Qu’est devenue la Croix pour les chrétiens d’aujourd’hui ? Un simple ornement !
(Ignazio Silone, L’aventure d’un pauvre chrétien).

Prière

Ô Dieu, tu as élevé saint Pierre Célestin à la dignité du souverain pontificat et tu lui as appris à lui préférer l’humilité ; accorde-nous dans ta bonté de mépriser comme lui les choses de ce monde : nous arriverons alors au bonheur de la récompense promise aux humbles. Par le Christ notre Seigneur.

Lectures bibliques
Si 3, 19-34 ; Mt 11,25-30


 

Les Églises font mémoire…

Anglicans : Dunstan, archevêque de Canterbury, a redonné vigueur à la vie monastique
Catholiques d’occident : Célestin V, pape et ermite (calendrier monastique)
Coptes et Ethiopiens (11 basans/genbot) : Paphnuce (Xe s.), évêque (Église copte-orthodoxe) ; Yared l’Hymnographe (VIe s.), diacre (Église éthiopienne)
Luthériens : Alcuin (+804), abbé et docteur en Franconie
Maronites : Philétère et Eubiote de Nicomédie (III-IVe s.), martyrs
Orthodoxes et gréco-catholiques : Patrice, évêque de Brousse, et ses compagnons (+env. 100), martyrs ; Transfert des reliques de Saint Sava (Église serbe)